چکیده:
Depuis une vingtaine d’années, la nouvelle sémiotique se
détachant de la sémiotique classique, a réussi à s’affranchir du cadre
des schémas narratifs en se donnant la tâche de restituer le «sens
vécu» comme le sens «naissant» qui émerge en présence d’un Autre et
tout au long d’une interaction dynamique avec ce dernier. Dans ce
sens, l’oeuvre poétique d’Henri Meschonnic offre un exemple
remarquable d’une poésie où la présence de l’Autre s’avère
problématique. Dans le présent article, suivant la méthode analytique
proposées par la sémiotique de l’«expérience» et la sémiotique
«existentielle», nous nous proposerons d’étudier l’impact de
l’existence de cet Autre dans trois recueils poétiques de Meschonnic.
Comment et sous quelle forme cet Autre apparaît-il au poète et
réussit-il à changer sa manière d’être-au-monde? Comment le poète,
en tant que sujet existentiel, arrive-t-il à vivre l’expérience esthétique
de la présence de cet Autre? Comment le sujet existentiel atteindra-t-il
la «transcendance» et se transformera-t-il finalement en un Autre?
Voilà les questions auxquelles l’étude présente tentera de répondre.
خلاصه ماشینی:
Poursuivant les réflexions greimassiennes élaborées dans De l’Imperfection, Eric Landowski, le socio-sémioticien, a posé dans son Passions sans nom (2004), la question de la possibilité de l’élaboration d’une sémiotique de l’«existence» basée sur l’«expérience», celle qui a pour vocation de traiter le sens «naissant»; c’est-à-dire l’émergence du sens dans l’expérience que constitue la saisie.
La manière dont Meschonnic, en tant que sujet existentiel, éprouve et vit son Autre, présente son œuvre poétique comme un domaine assez propice pour des études sémiotiques surtout dans la perspective «existentielle».
Suivant ce premier pas, Jacques Fontanille esquisse une analyse sémiotique fondée sur «le discours en acte» et «la présence du corps sensible», pour mettre en avant la manière par laquelle se produit la fusion entre le sujet et le monde sensible, «qui semble émaner de l’être même, qui apparaît au sujet grâce à la saisie impressive» (Fontanille, 1999: 229).
C’est un langage avec qui le poète pourrait entrer dans l’«interaction» tout comme un être vivant car il fournit au poète la possibilité de le vivre dans son «immédiateté» et de «prendre position par rapport au monde perçu et vécu, et, du même coup, de lui donner une certaine présence discursive, voire de le représenter» (Fontanille, 1998: 183).
C’est pourquoi, la logique de «sensibilité», sur quoi repose le principe de l’«ajustement» esthétique, nécessite l’existence d’un «corps percevant qui prend position dans le monde du sens» (Ibid) car le sujet doit être sensiblement «présent» à son Autre.