چکیده:
« Dieu, c’est la solitude des hommes » rétorque, dans Le diable et le bon dieu, le noble capitaine Goetz au modeste curé Heinrich. La phrase fait mouche autant que problème dans la bouche d’un personnage qui ne croit plus au ciel, à l’instar de l’auteur qui lui donne le jour. En cherchant à élucider cette formule énigmatique, on tente ici de reconstituer, à travers toute l’oeuvre de Sartre, le puzzle de la solitude, le philosophe tenant à son sujet un discours cryptique à l’aune duquel se mesurent un athéisme méthodologique double autant qu’une anthropologie phénoménologique trouble.
خلاصه ماشینی:
(Sartre 37 : 494) Ainsi parle Gœtz dans Le diable et le bon dieu, traître de son frère et capitaine sanguinaire qui, las d’avoir tant fait le mal dans une Allemagne renaissante en proie aux rivalités seigneuriales et à la misère paysanne, finit par faire le bien jusqu’à se le faire reprocher par Heinrich, prêtre apostat qu’il va tuer pour redevenir soldat, soit pour se faire ce qu’il était déjà : un homme de guerre — pauvre hère qui « restera[…] seul avec le ciel vide au-dessus de [s]a tête » peut-être, mais qui n’a « pas d’autre manière d’être avec » (Sartre 37 : 501) ses semblables que le combat.
2. Que l’homme créé Dieu et, seul, l’homme l’est deux fois plus Confronté au silence du monde et à l’absence de Dieu, l’homme sartrien pourra bien s’inventer des idoles, il n’en sera pas moins confronté lui aussi à la solitude, puisqu’il doit alors affronter le « délaissement », « expression chère à Heidegger » peut-être et mot « un peu grandiloquent[…] » sûrement — encore qu’il le soit moins en français que dans l’original allemand dont il est la traduction : Geworfenheit —, mais qui veut « dire seulement que Dieu n’existe pas » justement, « et qu’il faut en tirer jusqu’au bout les conséquences » (Sartre 31 : 33, 27 et 33-34).