چکیده:
Donner par l‟art, l‟illusion de la vie : c‟est ce principe qui donne naissance à l’Île de L’Errance de Danechvar. Bâti sur l‟alternance entre la fiction et la réalité, ce roman se déroule dans une forme qui laisse la place à la complexité des personnages. La reprise du mythe de Siyâvache dans Souvachoune est aussi le point de départ pour une interrogation sur soi, voire une mise à distance de la réalité ou un rapprochement des réalités qui nous semblent éloignées. L‟emploi de la troisième personne peut correspondre à un souci d‟objectivité et de réalisme, mais la narratrice se trahit par des jugements qui expriment la vision du monde de l‟auteur. Ces deux romans se rejoignent dans cette écriture qui témoigne d‟une accumulation d‟images du réel et de l‟imaginaire. Nous allons étudier l‟enjeu central de cette écriture qui met en scène la fictionnalisation du réel. Pour atteindre cet objectif tout en étudiant l‟écriture de Danechvar (la part du réel et de l‟imaginaire), nous recourons aussi à l‟analyse narratologique.
خلاصه ماشینی:
L’histoire prend une allure mythique : comme Siyâvache, il doit passer l’épreuve du feu de vérité et tout comme lui le héros a été trahi et tué par les occupants de sa patrie, car on peut dire que le sujet de ce roman est emprunté à la vie réelle.
Toutefois, dans le roman de Danechvar cette autonomie s’est réalisée autour d’une fragmentation des états de conscience ; ce serait un peu comme chez Proust pour qui notre connaissance ressemble à une lanterne magique, dans le foyer de laquelle apparaîtrait une seule figure plurivalente du point de vue du narrateur; c’est-à-dire que chacune des faces représentées est un fragment de la vie réelle, lesquelles sont, à l’issue du récit romanesque, obligées de disparaître bientôt.
Or si les situations romanesques sont discontinues, les événements qui y sont incorporés ne devront pas être du côté du réel, autrement dit discontinus, ces événements sont donc projetés dans l’œuvre à la façon d’un rêve ou d’une succession de symbole ; d’où par exemple la nomenclature choisie par Danechvar : Hassti = existence, Nourian = lumineux, Gandjvar = possesseur de richesses matérielles, Morad = Souhait, maître initiateur, Salim = tolérant et résigné, Danschvar = scruteur du Savoir, Mani = le peintre, Heaty = passionné, fougueux, etc… Quant à Maman Echi (Echrat), elle s’habille d’une façon excentrique, elle joue aux cartes, elle va au bowling, elle se fait acheter des bijoux, elle boit, elle parle de la politique sans en avoir la moindre idée, et son gaspillage sans borne va jusqu’à faire cadeau à Farhad, son coiffeur, une belle voiture.