Abstract:
De 1808 à 1857, pendant presque un demi-siècle, Quatremère n'a fait que publier coup sur coup des mémoires, des notices, des articles, des traductions relatives à l'Egyptologie, à l'Iranologie et à l'Islamologie. Les résultats de tant d'études sont souvent publiés dans lesMines de l'Orient (Fundgruben des Orients), les Mémoires de l'Académie des Inscriptions et desBelles-Lettres dont il fut membre, le Journal Asiatique, Journal des Savants, et même d'autres périodiques se rapportant à l'Orientalisme français. Mais son rôle essentiel se fait jour à partir du moment où il essaye d'élaborer, face à l'école littéraire de l'Orientalisme français et européen, l'école historique qui allait embrasser la science orientale dans son ensemble, et prendre sa place dans la célèbre expression d'Edgar Quinet, la « Renaissance orientale ». Son apport constitue bien le fondement de l'école historique de l'Iranologie française du XIXe siècle. Aussi avons-nous décidé d'examiner en cette occurrence ses études iranologiques et d'y démontrer la place des études historiques.
Machine summary:
Plus tard, dans les années 1820-1830, l'école historique englobe aussi les études arabes et islamiques où intervient Quatremère avec la publication de l'édition critique du texte arabe des Prolégomènes d'Ibn-Khaldoun, et même la traduction d'une bonne partie du tome Ier de cet ouvrage.
De toute façon, depuis lors et jusqu'au début du XXe siècle, une série de recherches seront effectuées sur la chronique et les manuscrits de Djouaïny, entre autres celles de l'ami d'Edward Brouwne, Mohammad Ghazvini qui, dans son édition critique de Tarikh-è Djahan-è Gushay-è Djovaïni, parle aussi du Mémoire de Quatremère et du manuscrit persan que ce dernier y a mis à contribution (Tarikh-è, etc.
La traduction de cette partie, où l’on trouve un grand nombre de notes historiques, littéraires et géographiques, accompagnée de texte persan en regard, passe pour être un événement sans précédent dans les annales des études orientales en France, et du coup, elle fait de Quatremère une autorité en la matière.
Dans ses longues discussions sur la traduction de Mohl, et puis dans son introduction dont il existe bien une traduction persane faite par Djahanguir Afkari (1345/1966), Quatremère avance l'idée selon laquelle le latin est la meilleure langue pour la traduction du Livre des Rois; aussi dit-il: « On peut traduire en latin un poète arabe ou persan, car la langue latine, se prêtant sans peine à un système de version complètement littérale, sa phrase peut se calquer sur la phrase orientale et la reproduire mot pour mot, de manière à offrir un secours précieux aux personnes qui veulent étudier avec fruit l'original » (Ibid.