چکیده:
Le Trône d'Abu Nasr de Sadegh Hedayat est un récit déconcertant dont la matière est surchargée de références et d'allusions à une source française, à savoir Le Roman de la momie de Théophile Gautier. Cette influence, voulue ou inconsciente, fait de ce roman iranien un texte singulier, insolite. Dans cet article, notre objectif consiste à faire ressortir les points de convergence entre ces deux oeuvres d'aire culturelle différente, aussi bien au niveau de la forme que celui du fond. Tout en décelant cet enchevêtrement d'emprunts, nous allons essayer de dégager la part de l'authenticité de Sadegh Hedayat qui avait un grand souci de rester soi-même en prenant une certaine distance par rapport à l'oeuvre de Théophile Gautier. Ce récit se situe ainsi d’une manière très délibérée dans un « entre-deux », entre un « ici » et un « ailleurs ». Il se nourrit d’un imaginaire français, mais se situe dans un cadre iranien.
خلاصه ماشینی:
"La traduction de deux feuillets trouvés à ses côtés devient le prétexte pour entreprendre un autre récit, l'histoire de sa vie racontée par son épouse, Gourandokht, qui fait plonger le lecteur dans le monde de la Perse antique avec toute sa splendeur et ses mœurs anciennes.
Ainsi ce Grec observait-il depuis longtemps les allées et venues de ces archéologues qui manifestaient une grande curiosité scientifique, ce qui l'avait poussé à leur révéler la cachette d'un tombeau encore inviolé, exactement comme Gourest dans le récit de Sadegh Hedayat : « Pour un tombeau de l'Antiquité la plus haute, milord, et que nulle main humaine n'a troublé depuis plus de trois mille ans que les prêtres ont roulé des rochers devant son ouverture, mille guinées, est-ce trop ?
Mais ce qui se dégage de ces descriptions, c’est le regard curieux, interrogatif et paradoxal qui est porté par un auteur iranien, Sadegh Hedayat, sur une civilisation, la sienne propre, qui est très étrangère et très éloignée pour les lecteurs aussi bien iraniens que français.
Il prête à son personnage une manière de « voir » son propre pays, en l’associant à toute une série de clichés qui désignent la présence de la Perse antique comme une réalité étrangère, et il n'hésite pas, non plus, à y insérer ses propres inventions comme, par exemple, le fait que Simouyeh a été momifié après sa mort, ce que rien dans l'histoire pré-islamique n'indique.
Ainsi s’aperçoit-on que chez les deux auteurs, existe un même rêve d'une résurrection d’un passé antique, glorieux, splendide, mais Sadegh Hedayat, dans cet Orientalisme occidentalisé, prend une distance par rapport à Théophile Gautier."